Le secteur de la construction est celui qui pèse le plus lourdement sur les ambitions du développement durable. Et les besoins en bâtiments et en infrastructures ne cessent de croître avec leur lot de conséquences environnementales et socio-économiques.
Face à cette problématique, les bétons végétaux sont l’une des réponses efficaces.
SABLE VERT est un groupe de travail de la Guilde Sable Vert ayant pour objectif le déploiement de ces matériaux innovants.
Partout dans le monde, la consommation de sable explose. Les exploitations irraisonnées, voire sauvages, se multiplient dans des conditions souvent hasardeuses et avec des conséquences presque toujours irréversibles : érosions, détériorations des écosystèmes, montée des eaux, défauts de qualité des matières, désordres dans les ouvrages, etc.
Certains n’hésitent pas à affirmer qu’il n’y aura plus de plage sur la planète avant la fin du siècle.
Et, pour faire face à la demande, des circuits illicites ou mafieux se mettent en place avec leurs cortèges de séquelles tant sociales qu’économiques et environnementales.
La construction consomme plus de matières minérales que tous les autres secteurs d’activités réunis. Les impacts environnementaux, sociétaux et économiques sont immenses.
Mais surtout, face aux évolutions techniques et sociétales et à l’explosion démographique, les perspectives d’évolution montrent que les besoins vont continuer à croître de façon exponentielle durant les prochaines décennies.
La maîtrise des conséquences de cette boulimie est l’un des enjeux majeurs du monde du bâtiment. Et beaucoup plus largement, une des clés du développement durable.
Le béton est devenu le matériau emblématique de la construction. Incontournable et omniprésent, il répond à de très nombreuses exigences et permet la construction d’ouvrages d’art et de bâtiments, des plus modestes aux plus ambitieux. Sa production a explosé depuis le milieu du XXème siècle : il est aujourd’hui le matériau manufacturé le plus consommé sur la planète et sa croissance ne cesse de s’accélérer.
Au cours du XXème siècle la planète est passée d’une économie dont 75% des matières premières provenaient de la biomasse à une économie basée essentiellement sur les ressources minérales . Cette mutation, en entraînant un déséquilibre des bilans carbone, est en grande partie responsable du changement climatique.
Elle est également à l’origine de la raréfaction de certaines matières indispensables à l’économie moderne comme le pétrole ou le sable.
Seule la bioéconomie, basée sur les matières premières biosourcées, est en mesure de fournir en grande quantité des matières facilement renouvelables en stockant immédiatement des volumes significatifs de carbone .
Le monde du bâtiment, particulièrement avide de matériaux, se doit d’y puiser des solutions pour faire face à ses enjeux.
Forêts, productions agricoles, écosystèmes naturels ou encore recyclage, les sources de granulats végétaux sont diversifiées et abondantes dans toutes les parties du monde. Elles sont donc en mesure de répondre localement à des besoins quantitatifs importants et de participer aux développements économiques et sociaux des territoires.
Sur le plan environnemental ce sont des matières premières rapidement renouvelables ainsi que des puits de carbone.
Et, au-delà des réponses aux questions socio-économiques et environnementales – notamment face aux problématiques des minéraux – ces granulats modifient les caractéristiques des mortiers et des bétons et leur ouvrent de nouvelles fonctionnalités telles que l’amélioration des performances énergétiques ou la correction acoustique.
Confectionnés avec des granulats biosourcés et différents types de liants, les bétons végétaux ont des spécificités bien différenciées de celles de leurs cousins, les bétons minéraux.
Ils couvrent toutefois un large spectre de caractéristiques en fonction des types de granulats et de liants, des formulations et de leurs mises en oeuvre. Ce potentiel permet une grande diversité des ouvrages : enduits isolants, murs, dalles en étage ou et terre-plein ou encore isolation de toiture.
Une de leur particularité est sans doute de remplir simultanément plusieurs fonctions : remplissage de parois, isolation thermique et phonique, correction acoustique, etc.
R&D et Innovation
L’utilisation des ressources issues de la biomasse constitue une opportunité remarquable pour innover dans le domaine de la construction. Le dynamisme actuel de la recherche dans le domaine se concrétise par la mise point de nouveaux matériaux et par l’optimisation des solutions existantes.
Ce dynamisme est particulièrement actif concernant les bétons végétaux, qu’il s’agisse, par exemple, de valoriser de nouveaux granulats, d’augmenter les performances mécaniques ou encore de piloter leur fonctionnement hygrothermique.
Les potentiels d’innovation sont très larges et laissent augurer des développements prometteurs.